Début du chantier du futur Centre fédéral d’asile et de renvoi prévu pour 2022, destiné à accueillir jusqu’à 250 personnes déboutées de l’asile ou devant être renvoyé dans un autre pays pour la reprise de leur procédure d’asile (renvoi Dublin).
Chaque année, en Suisse, environs 8’000 personnes sont condamnées par la justice pénale pour se trouver sur le territoire sans les bons papiers, soit pour l’infraction de «séjour illégal». Près de 2000 personnes font l’objet de mesures de contrainte selon la loi sur les étrangers (LEI), en attente d’être renvoyées dans leur pays d’origine. Pour certains pays, comme l’Algérie, il n’existe pas d’accord de réadmission avec le pays d’origine, rendant impossible renvoi administratif contre la volonté de la personne. Une politique «d’épuisement» est appliquée, notamment à Genève, par le prononcé d’interdiction de territoire, puis l’incarcération répétée en raison du refus de quitter le pays (rupture de ban) dans le but de contraindre les personnes à quitter la Suisse. Les centres de détention et le droit pénal deviennent ainsi des outils pour gérer la migration, conduisant à une surreprésentation des personnes sans statut légal dans la population détenue.
À Genève la situation de la petite enfance reste critique, avec 34 places de crèche disponibles pour 100 enfants. Cette problématique amène certains parents à employer des personnes en irrégularité de séjours pour garder leurs enfants, souvent dans des conditions inférieures aux exigences légales. Étant indispensables au fonctionnement de la ville, en raison de la délégation du travail du care, la présence de ces travailleuses et travailleurs fait l’objet d’une certaine tolérance par les autorités, sans pour autant de réelle reconnaissance de leurs droits.
Toute personne a droit à une aide d’urgence d’assurer le respect de la dignité humaine, y compris les personnes en irrégularité de séjour. À Genève, pour bénéficier de cette «aide d’urgence», les personnes en irrégularité de séjour doivent s’annoncer auprès de l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM). Cette demande implique d’informer l’autorité de la présence sur le territoire, en rendant visible une éventuelle irrégularité du séjour et en explosant la personne au risque de renvoi.